Ah, mes très chers lecteurs, quelle épopée nous vivons aujourd’hui à Toulouges ! Cette charmante bourgade a décidé de résister, non pas à l’envahisseur mais… à l’envahisseur culinaire, oui, vous l’avez deviné, McDonald’s. Il semblerait que la ville ait déclaré son indépendance gustative en refusant l’ouverture d’un énième temple de la malbouffe. Et pour cause, le lieu choisi pour accueillir le fast-food était aussi stratégique qu’une pièce de brie dans la souricière – juste à côté de là où nos chers adolescents se dépensent et façonnent l’avenir ; le complexe sportif, le collège, et je ne cite que ceux-là.
Les élus locaux n’ont pas mâché leurs mots, (certainement préférant grignoter des arguments de poids), en s’érigeant contre le géant américain. L’argumentaire est dense comme une mousse au chocolat lourd de conséquences : pollution, déchets par monts et par vaux, mais aussi, et surtout, une mise en danger de la santé de nos charmants bambins et du petit commerce si pittoresque. « Allons enfants de la Patrie, le jour de gloire est arrivé », pour les halles alimentaires du vieux centre, semble nous susurrer la municipalité.
L’écologie, ce n’est pas que pour les grandes villes
Certains pourraient penser que se soucier de l’écologie, c’est une lubie de citadin, le hobby d’un Parisien sur son balcon fleuri. Détrompez-vous ! À Toulouges, la question environnementale est prise très à coeur. On craint l’avalanche de détritus qu’une telle enseigne est capable de générer en un clignement d’œil. Et pour ceux qui rêvent de silence, de nature, de chants d’oiseaux, ils risquent de se retrouver avec le vrombissement incessant des voitures cherchant à s’abreuver de soda et de frites.
Ce qu’on pouvait lire entre les lignes du discours du maire, c’est aussi un engagement en faveur de la qualité de vie. Les piétons, les cyclistes, seraient-ils les grands oubliés si Ronald McDonald venait à pitcher sa tente dans le coin ? Assurément oui, selon le conseil municipal qui voit déjà d’un mauvais œil les démonstrations de rallye urbain que cela pourrait entraîner.
Une ville qui a des valeurs à croquer
Il y a de ces lieux où l’on sent l’âme peser plus lourd qu’une boîte de nuggets. Toulouges est ce genre de ville où l’on préfère apprécier la lenteur de la vie plutôt que l’effervescence de la malbouffe à service rapide. Ce n’est donc pas étonnant que l’idée de halles alimentaires surgisse dans le débat, un projet qui semble chanter les louanges du bien manger, du local, du frais ! Imaginez des lieux où les fromages ont le temps de s’affiner et où les fruits jouissent d’une maturité épanouie sous le soleil du sud.
Je peux presque entendre les commerçants, ces Don Quichotte modernes, prêts à défendre leur bout de gras (de canard, de préférence) face aux assauts d’une restauration standardisée. Le maire, Nicolas Barthe, sûr de son fait, indique que les Pyrénées-Orientales ne sont pas en pénurie de Big Mac et compagnie ; le compteur affiche déjà 16 – une véritable invasion de petits pains ronds ! Et comme si ce n’était pas assez, quatre d’entre eux se terrent à moins de sept minutes de chevauchée motorisée. Autant dire que les Happy Meals ne sont pas en voie de disparition dans le coin.
La démocratie locale à l’épreuve du cheeseburger géant
Eh bien oui, mes amis, la motion adoptée par le conseil municipal n’est pas armée d’un sceptre magique capable de bannir McDonald’s de ses terres. Cependant, elle symbolise une résistance, un message clair et croustillant envoyé dans l’océan des fast-foods : Toulouges ne se laissera pas faire. Avec un brin de détermination et une pincée d’espièglerie juridique, le maire et ses acolytes se tiennent prêts à défendre le beurre et l’argent du beurre.
Pourrait-on assister à une joute homérique opposant David à Goliath, où la fronde serait remplacée par le code de l’urbanisme ? Le monde entier retient son souffle (et commande peut-être un dernier sundae, par acquis de conscience). Ce bras de fer, aussi savoureux qu’un film de Capra, promet d’éveiller les consciences, de faire trembler les tabourets en plastique, et, qui sait, peut-être inspirer d’autres localités à s’ériger contre la standardisation alimentaire.
En somme, Toulouges nous gratifie d’une historical fricassée à la fois sociale, économique, et environnementale. Que nous réserve l’avenir ? Un paysage urbain saupoudré de plus de verdure que de restes de cheeseburgers ? Il est certain que si cette histoire devait connaître un happy end à la sauce béarnaise, ce serait un délice à narrer. Mais en attendant, le mot d’ordre à Toulouges semble être : « Pour l’amour de la quiche, sauvons nos assiettes ! »